Une alerte radio peut être liée à un accident de personne, découvrez la gestion de ce type d'incident.
Lorsqu’on parle d’une alerte radio, il peut y avoir différentes causes. Parmi celles-ci, l’accident de personne qui paralyse un train en pleine voie… Mais aussi des milliers de voyageurs qui peuvent se retrouver sans train pendant plusieurs heures. Je vais donc vous faire la chronologie de la gestion d’un accident de personne.
Dès qu’il heurte une personne, le conducteur freine d’urgence (bouton rouge situé sur son pupitre de conduite). Juste après, il émet l’alerte radio qui arrive au centre de régulation et déclenche un signal lumineux : les phares du train se mettent à clignoter.
Le régulateur, qui est basé à proximité de la Gare de Lyon, appelle le conducteur pour savoir ce qu’il se passe et confirmer la position exacte du train (point kilométrique, borne placée sur les abords des voies comme un plot sur les départementales).
Il faut noter que les échanges sont particuliers, chacun fait répéter ce qu’on lui dit pour des raisons de sécurité : bonne compréhension du lieu et de la situation.
Immédiatement après cet échange, le régulateur alerte les 2 postes d’aiguillages qui encadrent la zone de l’incident, les feux (signaux dans le jargon SNCF) passent alors au rouge. Cela permet de prévenir les autres conducteurs et de sécuriser la zone afin de permettre les interventions.
Le conducteur doit aller « visiter son train » : il fait le tour de la rame pour voir s’il n’y a pas de problème avec l’obstacle (parfois c’est un véhicule, un objet, un arbre). Dans le cas d’un accident de personne, il va vérifier si la victime semble vivante ou décédée et si les voies contiguës ne sont pas impactées. Mais bien entendu il s’assure qu’il peut descendre du train (que les circulations sont arrêtées) ce que doit lui confirmer le régulateur, c’est ce qu’on appelle la protection des voies.
Pendant ce temps le régulateur avise le Directeur de Crise (ou une personne mandatée) qui va se charger d’alerter, en donnant les accès routiers les plus proches :
LES PERSONNELS SNCF COMPÉTENTS…
> Le CIL (chef d’incident local) : coordonne les personnes qui vont intervenir sur le site. Il faut savoir qu’il est habilité à aller sur les voies ferrées. C’est donc lui qui va s’assurer que tous les intervenants sont en sécurité.
> Le RO (responsable des opérations) : s’occupe de la prise en charge des clients et du transbordement. C’est un nouvel intervenant (créé il y plus d’1 an) qui permet de soulager le rôle du CIL.
> L’activité (ici Transilien) : prend les mesures d’adaptations des circulations (rôle du COT)
> La traction : dépêche un cadre traction qui viendra avec un conducteur de relève pour remplacer le conducteur, si ce dernier le souhaite, qui a rencontré l’obstacle.
… ET LES ENTREPRISES EXTERNES QUI INTERVIENNENT
> Les pompiers : dégagent la victime et constatent son état, soit il y a besoin d’un transport d’urgence soit il faut faire appel aux pompes funèbres en cas de décès.
La police, ou personne mandatée Officier de Police Judiciaire : mène l’enquête et peut demander : l’audition du conducteur, l’accès à la « boite noire » du train pour voir comment se sont déroulées les dernières minutes avant le freinage d’urgence. Le temps de l’intervention peut être allongé si l’OPJ demande l’intervention de la police scientifique. Ensuite l’OPJ avec tous les éléments qu’il a recueilli avise le Parquet et propose que les circulations reprennent. Le Parquet doit IMPÉRATIVEMENT valider la décision pour que les circulations reprennent sur toutes les voies ou sur certaines aux vitesses suivantes : marche prudente (train à 30km/h maxi) ou sans restriction (les trains franchissent la zone à vitesse normale).
Lors d’un accident de personne, 3 systèmes parallèles sont en œuvre :
- La prise en charge sur place : victime, conducteur et clients. Pour ces derniers, il peut y avoir transbordement dans un autre train ou cheminement le long des voies jusqu’à la prochaine gare.
- Le rapatriement du train concerné : soit il peut aller jusqu’à la prochaine gare, soit il doit être immédiatement envoyé en centre de maintenance. Dans tous les cas, il faudra vérifier la rame.
- La réorganisation du plan de transport et information aux voyageurs de la ligne R.
La durée moyenne pour ce genre d’incident est d’environ 2 heures, sachant que cela peut même monter à 4 heures.
Je vous propose une vidéo qui explique le déroulé de l’évènement.
Cette vidéo avait été réalisée dans le cadre d’un exercice grandeur nature sur le RER D en octobre 2016. Le but de ce dernier était de faire en sorte que chaque intervenant (SNCF ou externe à l’entreprise) soit conscient que chaque minute compte.
Ce genre d’évènement dont l’issue est souvent dramatique est géré au mieux pour limiter les conséquences sur vos déplacements. Le but de ce billet est de vous faire comprendre comment il est géré et donc vous expliquer les délais qui peuvent, et je le comprends, vous paraître très long.
Bonjour, la vidéo qui est à la fin de l’article ne daterait elle pas plutôt de 2016 (video postée le 26 octobre 2016 et il est indiqué, dans la vidéo que les images viennent du 6 octobre 2016)?
Bonjour Titi, vous avez l’œil, je me suis trompée… Mea culpa ! C’est bien corrigé. Bonne année tout de même.