L’après-midi du samedi 17 décembre, vos trajets ont été fortement impactés sur la Ligne R à la suite d’une panne d’un train Intercités. Retour sur le déroulé de cette journée difficile.
Le samedi 17 décembre, la panne d’un train reliant Paris à Clermont-Ferrand, à proximité du tunnel de la Rochette entre Melun et Bois-le-Roi, a fortement impacté vos trajets sur la ligne R. Je vous propose dans ce billet de revenir sur l’incident et les décisions prises pour dépanner le train et prendre en charge les voyageurs.
Déroulé de l’après-midi du 17 décembre 2022
Aux environs de 13h30 le conducteur d’un Intercités avise d’une panne sur son train en entrée du tunnel de la Rochette entre Melun et Bois-le-Roi. La recherche de solutions s’engage pour dépanner le train et assurer la prise en charge des nombreux voyageurs à bord. En parallèle il faut donc :
- Identifier tous les trains déjà engagés pour leur permettre la suite de leur parcours. Vu qu’il n’y a plus qu’une seule voie de disponible, il faut faire passer les deux sens sur une seule voie, au compte-goutte avec des autorisations particulières.
- Organiser le transbordement des voyageurs présents à bord du train en panne.
- Préparer le secours de la rame, c’est à dire trouver une locomotive qui pourra tracter ce train. En l’occurrence la locomotive de secours arrivée depuis Melun a dû circuler à contre sens pour être placée en tête du train en panne.
Ces opérations se font donc en parallèle mais prennent plus ou moins de temps. Dans un premier temps, on essaye toujours de faire dépanner le train ou de lui porter secours, ce qui est plus rapide et moins contraignant. Malheureusement, compte tenu du temps nécessaire à cette opération et avec le fait que le chauffage du train ne pouvait plus être assuré au bout d’un certain temps, la solution de transbordement est envisagée. Sachant que pour transborder les voyageurs du train en panne vers un autre train il faut :
- Que la personne dûment habilitée à procéder au transbordement des passagers, accompagnée d’autres agents SNCF, arrive sur place. Dans cette situation, il faut transborder pas moins de 720 personnes avec des bagages, et parmi elles des enfants et personnes âgées pour lesquelles il faut une attention particulière.
- Trouver des rames pour venir faire un transbordement de train à train. C’est-à-dire avec une rame en fonctionnement, qui stationne à côté du train en panne, afin que les voyageurs y montent.
Ces opérations prennent du temps : il faut acheminer les personnels sur place, avoir l’autorisation d’arrêter une rame à côté du train tout en s’assurant que d’autres circulations ne seront pas arrêtées en pleine voie. C’est donc une course contre la montre, avec plusieurs contraintes, qui se joue.
L’opération de transbordement est décidée une fois que l’option dépannage est écartée et qu’on sait que le secours du train prendra du temps. Le temps d’acheminer le personnel compétent ainsi que les rames (dont un train de la ligne R venant de Moret), l’opération ne peut donc être réalisée qu’à partir de 17h et dure un peu plus de deux heures. La locomotive de secours arrive après le début du transbordement des voyageurs. Commence alors le raccordement au train et les essais classiques (tests de frein entre autres). Le train en panne est ensuite acheminé en Nivernais grâce à la locomotive de secours. Et les circulations pourront, une fois les voies dégagées, reprendre très progressivement.
Pendant tout ce temps, les perturbations furent nombreuses pour les voyageurs de la ligne R mais aussi des TER et Intercités qui empruntent ces voies. En effet, si nous avons pu faire circuler quelques trains dans les deux sens mais sur une seule voie, la circulation fut fortement réduite et la priorité a été donnée aux trains déjà engagés pour éviter des arrêts et éventuelles descentes en pleine voie. Par ailleurs, pendant toute la durée du transbordement, aucune circulation n’a été possible car les deux voies étaient occupées, donc le trafic a été totalement interrompu pendant plusieurs heures. Nous avons également cherché à mettre en place des bus de substitution entre Melun et Moret sans succès ; les compagnies de bus ne pouvant malheureusement pas répondre favorablement.
Les opérations ayant pris du temps compte-tenu des différentes contraintes (disponibilité de la locomotive de secours notamment), l’heure de reprise estimée a également évolué dans le temps et l’information, notamment sur le fil Twitter, n’a pas été au rendez-vous. Nous avons pleinement conscience que cette situation a été difficile pour les voyageurs du train impacté mais aussi pour tous ceux qui se sont retrouvé sans train pour aller vers Paris ou en revenir.
[Publié par l’Astreinte Blog]
Bonjour,
Panne à 13h30, reprise de la circulation à 20h30, 7h d’interruption !
Je comprends la problématique, elle est clairement détaillée mais les délais sont surréalistes, qu’est-ce que ça doit être lorsque cela se produit dans des endroits plus isolés…
Clairement, l’impression donnée est qu’il n’y a personne à la direction pour prendre des décisions et pour communiquer. Attendre 17h pour commencer les opérations, cela me parait fou, tout ça à seulement 2 km de Melun, et plus de 3h de transbordement, même en 2 fois car apparemment la 1ère rame envoyée n’était pas suffisante (autre abérration), c’est incroyable, 4 personnes / minute, on n’est pas en mer en pleine tempête, faut pas abuser.
J’espère que des enseignements seront pris de ce fiasco afin de ne pas le rééditer.
Bonjour EFA-BLR, ce qui s’est joué en coulisses ce jour là n’est pas retranscrit ici pour ne pas donner un billet trop long et indigeste mais les équipes se sont mobilisées pour étudier la faisabilité de 2 scénarios de prise en charge et de dépannage. Des enseignements ont évidemment été tirés de cette situation et de nouveaux processus, notamment pour dissocier le dépannage de la prise en charge des voyageurs impactés vont être mis en place.