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20 ans de la ligne R

Dans les coulisses de la Tour de l’Horloge de Paris Gare de Lyon

Deuxième billet de notre série sur les 20 ans de la ligne R. Suivez-moi le temps d'une visite dans un lieu emblématique de Paris Gare de Lyon.

Après vous avoir présenté les dates et les événements marquants de la ligne R, je vous propose aujourd’hui de m’accompagner dans les coulisses de l’un des édifices très familiers pour les voyageurs transitant par Paris Gare de Lyon : la Tour de l’Horloge.

Il y a quelques semaines, j’ai eu en effet la chance de visiter cette tour qui n’ouvre ses portes au public que de façon limitée. J’ai donc pris mon appareil photo pour vous illustrer cette visite, comme si vous y étiez 📸

Pour y accéder, il faut d’abord aller au pied de la gare de Lyon, puis trouver l’accès situé au numéro 4 de la place Louis Armand.

Et on commence avec un petit point d’histoire : la gare de Lyon, dont les premiers travaux ont débuté en 1847 pour édifier la « 1ère gare », est ensuite complètement reconstruite afin d’accueillir les nombreux visiteurs de l’Exposition universelle de 1900.

La gare est dessinée par l’architecte toulonnais Marius Toudoire et dispose d’une tour horloge de 67 mètres de haut recouverte d’un dôme en zinc. On doit l’horloge monumentale à l’horloger Paul Garnier. Le bâtiment se caractérise par une charpente métallique de type Eiffel, avec une technique de rivetage que l’on retrouve dans l’escalier de la tour, mais aussi dans le reste de la gare.

Après avoir passé les portes, nous grimpons un escalier jusqu’au 4e étage, et la visite peut enfin débuter avec un premier élément insolite…

On tombe ici sur une table en verre protégeant 2 mécanismes qui constituaient autrefois l’horloge. Ces mécanismes dataient de 1900 et ont, depuis, été déposés au profit d’un système plus moderne.

Cet étage, c’est aussi celui de la salle des ornements où l’on trouve les drapeaux qui ont servi tout au long de l’histoire de la gare depuis sa création. En effet, à l’époque, les visites officielles s’effectuaient en « train spécial » et la gare accueillant les délégations avait pour obligation de pavoiser la façade avec le drapeau du pays correspondant.

On trouve ainsi des drapeaux qui ne sont plus d’actualité aujourd’hui, tel celui de l’ex-URSS ou celui-ci… Le reconnaîtrez-vous ?

On monte d’un niveau pour arriver à la salle des affiches. Ici sont exposées des affichées créées par la PLM (la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, devenue ensuite la SNCF en 1938) pour promouvoir les destinations desservies par la compagnie. Les murs sombres, composés en pierre calcaire du Morvan et de Bourgogne, contrastent avec le magnifique aspect bronze de l’escalier.

Après avoir passé le niveau de la salle des expositions, nous arrivons au 7e étage de la Tour de l’Horloge où se trouve une collection de photos retraçant l’histoire de la gare, mais aussi les 4 cadrans de l’horloge !

Les cadrans sont impressionnants : ils mesurent environ 6,50 mètres de diamètre, les chiffres romains indiquant les heures mesurent environ 1 mètre (d’ailleurs, vous aviez déjà remarqué que le 4 s’écrit « IIII » et non pas « IV » ?) et la grande aiguille atteint les 4 mètres !

À l’époque, l’horloge donnait l’heure à tout un quartier, même aux promeneurs des quais de Seine, grâce à un éclairage depuis l’intérieur par 250 becs à pétrole (remplacés aujourd’hui par un système électrique).

Dans cette courte vidéo, vous pouvez entendre à 6 secondes le bruit que produit l’aiguille des minutes en avançant :

Nous empruntons à nouveau l’escalier en colimaçon pour grimper aux étages supérieurs où encore d’autres photos nous attendent. On apprend qu’à l’époque, le personnel SNCF montait 2 fois par an dans la tour pour changer l’heure « manuellement » !

L’horloge sera restaurée en 1947 jusqu’à ce que la tempête Lothar – qui traversera la France en 1999 – ne vienne l’abîmer. Elle sera finalement réparée et remise en service en 2005 avec un mécanisme modernisé et un système de signal radio qui lui permet d’être à l’heure juste sur les 4 faces.

Dernière étape, après avoir grimpé 400 marches : nous arrivons au sommet dominant le quartier des Quinze-Vingts. La météo n’est pas très clémente, mais quel plaisir de découvrir cette vue inédite du quartier.

Il est temps maintenant de redescendre… Au passage, j’en profite pour capturer quelques éléments de l’exposition qui m’ont fait sourire : des tickets de trains d’époque (dont l’un révèle un trajet via des gares de la ligne R à laquelle s’ajoute Buno Gironville… aujourd’hui gare du RER D), des ouvriers qui n’ont pas froid aux yeux durant la rénovation de la tour en 1947, puis des voyageurs descendant à l’arrêt Fontainebleau Forêt en 1952.

Si ce lieu secret vous attire, restez à l’affût ! Il est parfois ouvert aux visites lors des Journées européennes du patrimoine en septembre.

Dans le prochain volet de cette série spéciale consacrée aux 20 ans de la ligne R, nous feuilletterons ensemble un album de photos d’archives concocté à cette occasion. Rendez-vous dans le prochain article 🙂

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